Quoiqu’on fasse, il est partout : dès le matin avec la brosse à dents, durant la journée, que ce soit sur le lieu de travail ou dans les magasins avec les innombrables emballages, ou le soir lorsqu’on mange des biscuits devant la télé. Comme notre ombre en été, le plastique nous accompagne toute la journée et son élimination est un réel problème en Suisse.

Selon Florian Kasser, chargé de campagne pour Greenpeace, les statistiques montrent qu’un peu moins de 100’000 tonnes de plastique usagé sont exportées chaque année. Il existe cependant une zone grise autour de ce dernier, car même si la plus grande partie est traitée correctement, une partie finit probablement dans des décharges à l’étranger.

Il faut savoir que pas moins de 37% du plastique en Suisse est utilisé pour les emballages et 2% par l’agriculture, principalement pour couvrir les sols et les cultures. La solution idéale en matière de gestion des déchets en Suisse est la limitation, c’est-à-dire éviter de le mettre en circulation. Cependant, Greenpeace constate que ce principe est actuellement négligé par l’agroalimentaire et la grande distribution.

La consommation annuelle de plastique en Suisse est estimée à 1 million de tonnes. 700’000 tonnes sont incinérées chaque année et 80’000 tonnes sont recyclées, ce qui représente un maigre 8%. Le reste est stocké, notamment dans le bâtiment.

L’infrastructure d’incinération est bien développée en Suisse, ce qui évite de déposer le plastique dans des décharges,comme on le voit parfois dans d’autres pays. Etant donné que l’incinération émet de grandes quantités de CO2, celle-ci reste une fausse bonne solution. Pour être efficace, le recyclage a besoin de types de plastique identiques, ce qui est très compliqué quand on voit la variété de plastiques que l’on rencontre dans notre quotidien.

L’idéal est de réduire le plastique à la source pour permettre un véritable bénéfice pour l’environnement. Si nous n’agissons pas, la production de plastique pourrait doubler au niveau mondial d’ici 2030–2035 et tripler d’ici 2050 par rapport à 2015.

En partant du principe que la tendance en Suisse est la même que sur notre planète, la croissance rapide du plastique deviendra problématique. Il est clair que nous sommes conditionnés par les géants de la consommation, mais si chacun fait ses petits efforts à son échelle, on parviendra à diminuer cette progression. Un petit geste aujourd’hui peut changer notre avenir.

Source : Le Quotidien jurassien