En 2021, les deux premières cigognes blanches étaient revenues à Damphreux le 18 janvier et, le 27 janvier, une première cigogne avait rejoint la colonie de Porrentruy.

Cette année, le couple de Damphreux est déjà revenu le 5 janvier. Depuis le 22 janvier, elles sont 4 à chercher leur nourriture près des étangs. A Porrentruy, la première cigogne a été observée dimanche dernier 6 février. Elle était perchée sur un nid situé au sommet d’un pin à la route d’Alle et bravait la tempête.

La migration prénuptiale est donc engagée et des milliers de cigognes blanches sont en train de remonter l’Europe en provenance de l’Afrique subsaharienne, l’Espagne et le Portugal pour venir retrouver leurs lieux de reproduction en France, en Suisse, ou en Allemagne. Cette migration va s’effectuer jusqu’à la mi-avril et verra des oiseaux atteindre le nord de l’Allemagne et même le sud de la Suède.

Une cigogne jurassienne passe pour la première fois le détroit de Gibraltar

La cigogne blanche qui porte la bague HES SM 331 est née à Porrentruy en 2020. Nous avons appris récemment qu’elle a été retrouvée le 24 janvier 2022 à Kenitra, au Maroc, à 1’855 km à vol d’oiseau de son lieu de naissance. Plusieurs autres cigognes, baguées en Suisse, ont déjà séjourné en Afrique mais, à notre connaissance, c’est la première cigogne jurassienne qui a passé par-dessus la Méditerranée, certainement via le détroit de Gibraltar, pour gagner le continent africain. Malheureusement, cette cigogne ne reviendra pas dans le Jura car elle est morte électrocutée.

La cigogne « Porrentruy » est toujours près de Madrid

Comme à son habitude, la cigogne blanche « Porrentruy » n’est pas pressée de remonter vers le nord-est. Elle séjourne toujours au sud-est de Madrid, dans la région de Pinto, où elle fréquente une immense décharge et des zones humides en compagnie de plusieurs centaines d’autres échassiers.

Grâce aux lectures de bagues effectuées par des ornithologues espagnols, nous savons qu’elle est en contact direct avec d’autres cigognes nées à Porrentruy ou à Damphreux. Avec un peu de chance, elle pourrait donc s’envoler avec elles et revenir dans notre région par la route méditerranéenne classique. Avec « Porrentruy », rien n’est bien sûr, car elle a fait preuve, depuis 4 ans, d’une inventivité riche en matière d’itinéraires migratoires et il est à parier qu’elle va remonter au nord de l’Allemagne par le centre ou l’ouest de la France, comme elle l’a fait en 2021 à l’aller et au retour (MJU).